Obsolescence des compétences : ce n’est pas la faute de ChatGPT 

Selon une étude récente, ChatGPT, le fameux outil basé sur l’intelligence artificielle, pourrait faire disparaître jusqu’à 80 % des emplois. Il serait pourtant erroné de considérer que le problème de l’obsolescence des compétences commence avec l’Intelligence Artificielle.

Dans un monde en constante évolution, l’obsolescence des compétences est devenue une réalité. Ces compétences ou connaissances qui deviennent inutiles en raison de l’évolution d’une technologie, de l’environnement économique, de changements de comportements. Avant même l’arrivée de ChatGPT, on estimait que les compétences techniques avaient une durée de vie moyenne de seulement 2,5 ans.

On pourrait penser être à l’abri de ce phénomène en France. Depuis 2005 il existe de multiples plans d’actions afin de lutter contre l’obsolescence des compétences. La loi Borloo a instauré la mise en place de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) pour les entreprises de plus de 300 salariés, complétée en 2015 par la loi dite « loi Rebsamen » puis par les ordonnances Macron en 2017. La GPEC devient la GEPP pour Gestion des Emplois et Parcours Professionnels, avec une approche plus dynamique. Mais ces dispositifs comportent de nombreuses limites. Et malgré les intentions et les textes d’accord, les résultats sont timides. Et nombre d’entreprises y voient surtout une obligation pesante.

Dans ce contexte où on a des difficultés à piloter ce besoin en compétences techniques et ces évolutions très rapides, il est un pilier de compétences qui bouge moins vite. Et qui pourrait bien faire la différence dans un monde où l’automatisation et l’Intelligence Artificielle peuvent remplacer nombre de compétences techniques. Il s’agit des soft-skills.

Les soft-skills vieillissent moins vite que les hard-skills

Les soft-skills, également appelées compétences transversales ou compétences comportementales, sont des compétences non-techniques qui permettent d’améliorer la communication, la collaboration, la créativité, la résolution de problèmes et la gestion du temps. Contrairement aux compétences techniques (hard-skills), les soft-skills ont une durabilité accrue. Elles sont moins susceptibles d’être totalement automatisées. Les soft-skills sont essentielles pour les entreprises, car elles permettent de créer un environnement de travail collaboratif, productif et respectueux.

Les 8 soft-skills essentielles pour les entreprises

Selon une enquête menée par le word economic forum, les 8 soft-skills les plus recherchées par les employeurs sont: 

  • la créativité, 
  • la persuasion, 
  • la collaboration, 
  • l’adaptabilité, 
  • la gestion du temps, 
  • la résolution de problèmes, 
  • l’empathie, 
  • la gestion du stress. 

Malgré leur importance, les soft-skills sont souvent sous-développées dans les entreprises, et ne font pas toujours l’objet d’un suivi régulier ou d’actions concrètes. Il est important d’évaluer régulièrement les compétences comportementales des employés et de leur offrir des opportunités de développement professionnel pour les renforcer. Une approche proactive du développement des compétences peut également contribuer à prévenir l’obsolescence. Enfin, pour capitaliser sur les soft-skills, les entreprises doivent les intégrer dans leur culture d’entreprise, et les valoriser. 

Les avancées technologiques mettent en évidence la nécessité pour les entreprises de s’intéresser durablement aux soft-skills. Si elle est bien tangible aujourd’hui, la tendance à l’obsolescence des compétences techniques n’est pas nouvelle. Ces dernières sont en constante évolution et deviennent dépassées les unes après les autres. Les entreprises qui feront la différence demain seront peut-être celles qui auront misé sur les soft-skills.

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